Dans le sillage des crises récentes qui ont secoué l’économie mondiale, mettant en lumière les failles et la fragilité des chaînes logistiques mondialisées, deux stratégies ont rapidement émergé comme des alternatives prometteuses : le nearshoring et le reshoring. Face aux risques géopolitiques, aux perturbations logistiques et aux pressions réglementaires croissantes, de nombreuses entreprises décident désormais de revoir en profondeur leur modèle d’approvisionnement pour apporter plus de résilience, de flexibilité et de durabilité à leurs opérations. Une réorganisation en profondeur qui pourrait bien marquer un tournant décisif dans la géographie économique mondiale.
Que sont le nearshoring et le reshoring ?
Mais revenons d’abord sur les définitions et le contexte qui ont amené ces nouvelles stratégies à s’imposer. Le nearshoring, ou délocalisation de proximité, consiste à transférer la production de biens et services vers des pays proches géographiquement du marché de consommation finale, plutôt que de recourir à la délocalisation lointaine (« offshoring ») devenue la norme ces dernières décennies. Le reshoring, ou rapatriement, va encore plus loin en ramenant carrément la production au sein même du pays d’origine de l’entreprise.
Si ces pratiques existaient déjà de manière marginale, c’est la succession de chocs majeurs comme la pandémie de Covid-19, les tensions commerciales internationales ou encore les perturbations logistiques dues aux pénuries que nous avons connues récemment, qui les ont véritablement mises sur le devant de la scène. Les entreprises ont pris conscience de la vulnérabilité de leurs chaînes d’approvisionnement mondialisées, rendues trop longues, trop complexes et trop dépendantes d’une poignée de pays fournisseurs, principalement en Asie.
En reconfigurant une partie de leur production à proximité, elles cherchent ainsi à accroître leur flexibilité pour mieux s’adapter aux fluctuations imprévues de la demande, à réduire leur exposition aux risques géopolitiques et logistiques, tout en améliorant leur empreinte environnementale grâce à des circuits plus courts. Une recherche de résilience et d’agilité dans un monde devenu notoirement plus instable et imprévisible.
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Cartographier ses chaînes d’approvisionnement mondialisées
Avant d’envisager le nearshoring ou le reshoring, la première étape pour les entreprises consiste à effectuer un état des lieux exhaustif de leurs chaînes logistiques actuelles et d’en identifier précisément les points de fragilité. Il s’agit de cartographier avec précision les flux d’approvisionnement à l’échelle mondiale pour quantifier les coûts et les délais de transport inhérents à ces longues distances, mais aussi d’évaluer la dépendance critique envers certains fournisseurs éloignés, ainsi que les risques géopolitiques régionaux susceptibles de perturber la production en cas de crise.
Ce travail d’analyse approfondie est indispensable pour identifier les familles de produits et les activités les plus stratégiques qui nécessiteraient d’être relocalisées, que ce soit en mode nearshoring ou reshoring selon les besoins, tout en maintenant une production délocalisée là où cela reste pertinent en termes de coûts et de compétences. Il convient en effet de garder à l’esprit qu’il n’existe pas de solution unique, mais bien un éventail de possibilités dans la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement en fonction des spécificités de chaque entreprise.
De multiples bénéfices à dégager
Une fois les zones vulnérables identifiées, le nearshoring et le reshoring offrent de multiples avantages pour y remédier. Tout d’abord, la proximité géographique apporte une réactivité et une flexibilité opérationnelle décisives dans un environnement économique en mutation permanente. En raccourcissant les circuits d’approvisionnement et de distribution, les entreprises gagnent en capacité d’adaptation face aux aléas de la demande et aux évolutions rapides des marchés.
Ensuite, en termes purement logistiques et financiers, les économies potentielles sont substantielles grâce à la réduction des coûts de transport, de stockage et de gestion des stocks importants jusque-là nécessaires pour compenser les délais inhérents au fret international. Une trésorerie mieux préservée et une rentabilité accrue sur le long terme qui font du nearshoring une option très attractive pour les entreprises.