Dans le cadre d’une démarche de réduction des coûts d’exportation (ou d’importation), savoir comment faire une cotation de transport est souhaitable, mais particulièrement complexe pour un novice.
C’est pour cette raison que plutôt que de calculer soit-même le prix du fret, on fera généralement appel à un transitaire. Ce professionnel de la logistique internationale se chargera en effet de contacter les transporteurs et pourra ainsi obtenir la meilleure cotation en fonction de vos besoins.
Quoi qu’il en soit, en tant que client, il est important de comprendre les tenants et aboutissants d’un devis ainsi que le jargon employé.
Comment faire une cotation de transport : 3 éléments à considérer
Les transporteurs fixent leurs tarifs en fonction d’une foule de critères qui leur sont propres ( domaine d’expertise, réputation , stratégie commerciale, services offerts, etc.). C’est pourquoi, pour choisir celui qui correspond le mieux à vos attentes en termes de budget, vous n’avez d’autre remède que de comparer leurs devis.
Cependant, comme nous l’avons mentionné, il est préférable de comprendre – au moins dans les grandes lignes – les principaux éléments d’une cotation de transport qui sont au nombre de trois.
#1. Le prix du fret : calcul du poids taxable
Tout d’abord, il y a le prix du transport en lui-même, c’est-à-dire, le coût d’acheminement de vos marchandises d’un point à l’autre. Il dépend bien entendu de la distance à parcourir, mais aussi de ce que l’on appelle “le poids taxable”.
À lire : Comment calculer le prix du transport maritime France/Chine ?
Le poids taxable est le rapport entre le poids et le volume de la marchandise à l’avantage de la compagnie de transport. Ce rapport varie selon le mode de transport choisi :
- Maritime : 1 tonne = 1 m3 ;
- Aérien : 1 tonne = 6 m3 ;
- Routier : 1 tonne = 3 m3.
Prenons un exemple : si vos marchandises pèsent 3 tonnes pour un volume de 6 m3, alors leur poids taxable sera de :
- 3 tonnes par voie maritime ( 6/3 = 2 et 2<3) ;
- 6 tonnes par voie aérienne (18/3 = 6 et 6>3) ;
- 3 tonnes par voie routière (9/3 = 3).
Selon cet exemple, il s’agira donc de privilégier un transport maritime ou routier, ce qui est bien souvent le cas lorsqu’il est question de marchandises volumineuses. À ce sujet, on conseille généralement :
- Le transport maritime et/ou routier LCL (groupage) pour les marchandises dont le volume est compris entre 2 et 14 m3 ;
- Le transport maritime et/ou routier FCL (conteneur complet) pour les marchandises dont le volume excède les 14 m3 ;
- Le transport aérien pour les marchandises dont le volume est inférieur à 2 m3.
Bon à savoir
La règle du “payant pour” s’applique aux tarifs dégressifs par tranche de poids taxable. Concrètement, vous pouvez déclarer un poids fictif supérieur au poids taxable si cela vous permet d’obtenir un rapport prix/poids plus intéressant.
#2. Les surcharges tarifaires
Une cotation de transport complète prend également en compte les surcharges tarifaires. Par voie maritime, il faudra par exemple prendre en compte :
- La taxe “Port Congestion”, pour compenser le temps perdu à l’entrée d’un port congestionné ;
- La taxe “PSS (Peak Season Surcharge)”, sur-coût lié à la saison haute (période de fêtes de fin d’année notamment) ;
- Les taxes portuaires diverses, comme les frais d’entreposage et les frais de manutention ;
- Ainsi que les frais de surestaries et les frais de détention.
Par ailleurs, quel que soit le mode de transport choisi, des taxes relatives à la variation du prix du pétrole ou du kérosène sont appliquées ( BAF en transport maritime et FSC en transport aérien). La fluctuation du taux de change du dollar (CAF) est également prise en compte.
Bien entendu, il faut également s’attendre à des coûts supplémentaires selon la nature de la marchandise, notamment pour les produits dangereux, périssables ou fragiles nécessitant un conteneur spécial ou des précautions particulières.
Bon à savoir
La plupart des transporteurs proposent des tarifs “all in” ou “porte-à-porte” qui prennent en compte l’ensemble des surcharges et taxes. Toutefois, certains affichent uniquement le prix du fret et donc, un tarif plus intéressant … en apparence seulement.
#3. Les droits et frais de douane
S’il est question d’une exportation/importation hors UE, alors votre cotation de transport doit également prendre en compte les taxes (TVA et autres taxes) et les frais appliqués lors du dédouanement.
Ces coûts dépendent de la valeur en douane (qui dépend elle-même de la nature de votre marchandise) ainsi que du pays de destination.
Nos conseils pour faire une demande de cotation de transport (demande de devis)
Vous l’aurez compris, une cotation de transport complète prend en compte un grand nombre d’informations, lesquelles varient selon la distance, le mode de transport, la nature des marchandises, leur poids, la conjoncture économique et les charges appliquées par le transporteur.
Lors d’une demande de devis, il est donc important de fournir au prestataire un maximum d’informations concernant le voyage en question :
- L’adresse d’enlèvement et l’adresse de réception ;
- Votre délai ;
- Le poids et le volume de la marchandise ;
- La facture commerciale et l’incoterm appliqué ;
- Le code HS, qui permet de connaître la nature de la marchandise ;
- Les spécificités de transport requises (dans le cas de marchandises périssables, dangereuses ou fragiles).
Comme nous l’avons mentionné en début d’article, bien qu’il soit parfaitement possible de faire une demande de cotation auprès d’un transporteur, il est toutefois conseillé de faire appel à un transitaire.
En effet, cet intermédiaire sera à même de négocier pour vous les meilleurs tarifs, surtout s’il s’agit d’une expédition ponctuelle et/ou de faible volume.